« Alors, Jésus se mit à pleurer. »

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (11,1-45) Homélie, extrait du site https://www.diocese-grenoble-vienne.fr

Parmi tous les récits de l’Evangile, celui que nous venons d’entendre est
certainement un de ceux qui me touchent le plus.
Pourquoi?
Peut-être à cause de cette simple phrase:
« Alors, Jésus se mit à pleurer. »
Jésus qui pleure…
Comme un gosse… ou comme un adulte en grande détresse.
Jésus pleure parce que Lazare, son ami, est mort.
Et cela n’échappe pas aux témoins de la scène, pas même à ceux qui,
bien souvent, s’opposent à lui: « Voyez comme il l’aimait. »
Jésus pleure, et cet aveu de faiblesse me fait croire en lui.
Ce n’est pas Superman, ce n’est pas un robot, c’est un être comme
vous, comme moi, capable d’amitié, capable de pleurer la mort de son
ami.


Dans le fond, là, dans ce moment-là, Jésus me rejoint au plus profond
de moi-même.
Il me rejoint dans la faiblesse qui est la mienne.
Et c’est là, dans ce moment-là, dans cette humanité, dans cette faiblesse
même, que Jésus est fort, plus fort que la mort.
C’est là qu’il peut manifester le pouvoir qu’il a reçu de son Père.
« Il cria d’une voix forte: « Lazare, viens dehors ». »
Mais curieusement, la vie redonnée à Lazare n’occupe pas beaucoup de
place dans notre récit : l’essentiel est consacré aux dialogues de Jésus
avec ses disciples, avec Marthe, avec Marie, et avec son Père.
L’enjeu de ces dialogues: la FOI.
La foi des disciples.
Comme souvent dans l’Evangile, les disciples ne comprennent pas
grand-chose aux paroles quelque peu énigmatiques de Jésus.
Ils sont profondément déconcertés, peut-être même dans le doute.
Mais malgré tout, Ils gardent confiance, ils gardent foi.
Mais, dans la bouche de Thomas, leur foi s’exprime avec force et
courage:
« Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui ! »
La foi de Marthe.
Marthe croit en la résurrection.
Au-delà de l’épreuve qui la submerge, elle aussi garde foi, confiance.
Plus encore, elle accepte de croire que Jésus lui-même peut être « la
Résurrection et la Vie »: « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le
Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. »
La foi de Marie.
Elle est moins évidente, parce que Marie, la sœur de Marthe, se fait ici
porteuse de toutes nos interrogations, de toutes nos questions face à la
souffrance:
« Seigneur, Si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. »
La douleur de Marie est trop forte, et l’empêche pour le moment
d’exprimer sa foi.
Enfin, la foi de Jésus.
Jésus croit en son Père, il a confiance en lui:
« Père, je te rends grâce parce que tu m’as exaucé. »
Avant même que Lazare ne sorte du tombeau, Jésus sait qu’il a été
exaucé.
Sa foi, c’est sa parfaite transparence dans sa relation à son Père.
En relevant Lazare de la mort Jésus manifeste son pouvoir, son pouvoir
même sur la mort.
Son pouvoir, il le tient de sa faiblesse même: « Alors, Jésus se mit à
pleurer. »
Son pouvoir, il le tient de son Père:
« Je savais bien, moi, que tu m’exauces toujours. »
Et, dans une certaine mesure, son pouvoir, il le tient aussi de notre foi,
même quand elle est fragile comme celle de Marie, même quand elle est
maladroite comme celle des Apôtres.
Alors moi, j’ai envie de croire.
Croire en ce pouvoir né de la faiblesse.
Dans notre monde, la force, la puissance donnent un pouvoir:
le pouvoir de tuer.
Mais seule la faiblesse, la compassion, la foi, donnent le pouvoir de faire
vivre.
« Alors, Jésus se mit à pleurer. »

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