Méditation sur l’évangile des Rameaux – dimanche des Rameaux 2020

Pas de doute. C’est bien le Messie attendu. Il n’arrive pas sur les chevaux des riches et des puissants, mais sur un âne, la monture des Pères d’Israël, la monture de Jacob qui va à sa vigne et de tant d’autres au cours de l’histoire du Peuple de Dieu. Alors, ils peuvent couper des branches aux arbres et en couvrir la route en criant : “Hosanna au Fils de David”.Mais on peut se poser la question : Est-ce bien ce Messie là qu’ils attendaient, ou bien celui qu’ils s’étaient forgé dans leur tête? La suite le dit : Si trois jours après ils expriment leur colère jusqu’à demander sa mort, c’est bien qu’ils se sont sentis trompés!

Nous pouvons alors nous aussi nous demander, en cette vingtième année du XXIeme siècle, si c’est bien ce Messie là que nous attendons, ou bien celui que nous nous sommes forgé dans notre tête… ou bien encore tout simplement ‘aucun Messie’ car l’histoire a montré son impuissance à sauver…L’allergie de nos contemporains à tout ce qui est “catho” est peut-être aussi une expression de colère, avec ce sentiment d’avoir été trompés par l’Eglise au cours de l’histoire.

Toujours est-il que face à cet accueil dans la joie de Jésus au jour des Rameaux, il y a aussi quelques jours plus tard cette arrestation et ce jugement qui ont fait de lui un paria de la société, mis à mort de la façon la plus infamante de l’époque, l’exécution par le supplice de la croix.

Mais que lui reprochait-on au juste? Certainement de ne pas être ce qu’ils attendaient, c’est à dire un homme puissant qui devait imposer au monde l’ordre de Dieu. Certainement aussi que l’amour de Dieu dans un cœur d’homme l’amenait à aller en priorité vers les pauvres, les boiteux de la vie, les pécheurs. “Ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin de médecin” disait-il, et aussi : “Je suis venu chercher et sauver ce qui était perdu”. Au fond, il était coupable d’être retourné jusqu’au profond de ses entrailles par le mal de l’homme. Il était coupable de fréquenter les infréquentables. Il était coupable de se prendre pour Dieu, de pardonner les péchés et de parler de Dieu comme de son Père. Il était coupable de ne pas suivre la loi de Moïse quand une vie humaine était en jeu.

Mais au fond, est-ce bien ce Messie là que nous-mêmes nous accueillons aujourd’hui? Est-ce bien ce Dieu impuissant et vulnérable face au mal de l’homme auquel nous adhérons? Que fait-il face au conoravirus? Est-ce bien celui qui dit à ses disciples d’accueillir en priorité les pauvres et les pécheurs? Sommes-nous travaillés jusqu’au profond de nous-mêmes par le salut de ceux qui se perdent? Sérieusement, pensons-nous qu’il est le sauveur du monde?

Dieu nous invite à ne pas tricher avec la vie, mais à l’assumer. Trop souvent nous nous mentons à nous-mêmes. Nous faisons comme si… nous nous disons croyants, mais nous passons notre temps à ménager la chèvre et le chou : un peu de Parole de Dieu… un peu de loisirs… un peu de consommation…Le Messie est Celui qui nous invite à croire que l’Amour est plus fort que la mort. Il est Celui qui nous invite à une aventure un peu folle, qui est celle de prendre la vie telle qu’elle est (et non telle qu’on pourrait la rêver) à pleine mains, et à plein Cœur !

Car suivre le Christ, c’est suivre quelqu’un qui est habité par un amour tellement fou qu’il est prêt à donner sa vie pour nous! 

Père Guy de Lachaux, extrait du site https://secteurpastoraldelyvette.fr/

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