« En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement. »

Jésus est parti à l’écart en barque avec ses disciples pour se reposer et pour prier. Quand il arrive à l’autre rive, toute une foule les attend ! L’attitude de Jésus est saisissante. Il est rempli de pitié envers ce peuple car « ils étaient comme des brebis sans berger.
» Un lien d’amour s’exprime entre Jésus et ce peuple, c’est le cœur à cœur avec le bon berger. Jésus est touché au plus profond de lui-même, en voyant cette foule, il se met à les enseigner. Il commence « à les instruire longuement » pour qu’ils retrouvent le sens de ce qu’ils font. Jésus est là, présent comme le bon berger, qui se laisse toucher par le besoin et l’attente de ce peuple. Il aime ses amis, il les a aimés le premier. Pris de pitié pour cette foule, il a de la compassion pour elle. Qu’ils puissent se resituer dans leur vie, et que cette vie reprenne un sens de beauté et de Lumière. Quand Jésus les a instruits longuement, qu’ils sont là, réunit autour de lui, et qu’ils ont passé beaucoup de temps à l’écouter, il lui faut maintenant les nourrir ! Jésus vient nous nourrir par sa parole, par son enseignement. Il lève les yeux au ciel. Il nous montre combien le regard qu’il pose sur chacun de nous est le regard de tendresse et d’amour de son Père pour ses enfants.
« Déjà l’heure était avancée ; s’étant approchés de lui, ses disciples disaient : « L’endroit est désert et déjà l’heure est tardive. Renvoie-les : qu’ils aillent dans les campagnes et les villages des environs s’acheter de quoi manger. » Il leur répondit : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Ils répliquent : « Irons-nous dépenser le salaire de deux cents journées pour acheter des pains et leur donner à manger ? » Jésus leur demande : « Combien de pains avez-vous ? Allez voir. » S’étant informés, ils lui disent : « Cinq, et deux poissons. » Cet Évangile est une merveilleuse manifestation de l’amour de Dieu pour nous. Il nous faut croire que Jésus, qui a eu pitié de cette foule, qu’il a aujourd’hui encore pitié de nous. Il nous faut prendre le temps d’écouter la Parole de Dieu, dégager des espaces pour entrer dans la compréhension de ce que nous avons à vivre et nous pourrons connaître Dieu, faire l’expérience de son amour. Nous avons la certitude absolue que dans les moments difficiles, nous sommes privilégiés par son amour invincible. Dans une confiance infinie nous allons nous mettre à son école, adhérer à lui, faire corps avec lui dans la communion de l’Esprit Saint pour former son Corps qui est l’Église.
« Il leur ordonna de les faire tous asseoir par groupes sur l’herbe verte. Ils se disposèrent par carrés de cent et de cinquante. Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction et rompit les pains ; il les donnait aux disciples pour qu’ils les distribuent à la foule. Il partagea aussi les deux poissons entre eux tous. Ils mangèrent tous et ils furent rassasiés. Et l’on ramassa les morceaux de pain qui restaient, de quoi remplir douze paniers, ainsi que les restes des poissons. Ceux qui avaient mangé les pains étaient au nombre de cinq mille hommes. Jésus a pris le temps d’enseigner longuement cette foule, il est devenu tout proche de chacun d’eux. Il invite ses disciples à leur donner à manger. Jésus prend le pain, il prend les poissons, il les donne aux disciples après les avoir bénit. Par ses disciples, Jésus nourrit ce peuple à partir des cinq pains et des deux poissons, et tous mangent à leur faim ! « Et l’on ramassa douze corbeilles pleines de pain et de poissons. » Les douze apôtres se retrouvent dans une plénitude nouvelle. C’est ainsi que Dieu est présent à nos cotés alors que nous pouvons nous sentir seuls. Il est le bon berger qui nous donne ce qui nous est nécessaire. « Dieu est lui-même ce « souper qui recrée en enflammant l’amour. » Il recrée son épouse par sa libéralité, il l’enflamme d’amour par la bienveillance qu’il lui témoigne, » dit Jean de la Croix. » Toute la vie de Jésus manifeste cet immense amour qui ira jusqu’au don de lui-même, dans l’Eucharistie.
Extrait du site Père Gilbert Adam (pere-gilbert-adam.org)