« Écoutez une autre parabole : Un homme était propriétaire d’un domaine ; il planta une vigne, l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et bâtit une tour de garde. Puis il loua cette vigne à des vignerons, et partit en voyage. »

Quand arriva le temps des fruits, il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de sa vigne. Mais les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l’un, tuèrent l’autre, lapidèrent le troisième.
Jésus résume l’histoire de l’Alliance, la vigne de choix, c’est le Peuple d’Israël. Dieu a envoyé à maintes reprises des prophètes qui ont été mal reçus et maltraités. Puis, dans ces jours qui sont les derniers, dans une folle confiance, il envoie son Fils bien aimé. Jésus annonce le destin qui sera le sien : lui aussi sera jeté hors de la vigne, hors de la ville, et ses adversaires le tueront. Les chefs des prêtres et les Pharisiens ont bien compris que Jésus les visait : « La pierre rejetée des bâtisseurs est devenue la tête de l’angle. » Beaucoup des bâtisseurs du monde écartent la Pierre qu’est Jésus, le Christ. On ne veut plus des valeurs qu’il apporte et on refuse les perspectives qu’il ouvre. Et pourtant, Dieu fait tout pour que la merveille de la création, ce que nous sommes, soit de plus en plus merveilleux. Nous pouvons toujours énoncer dans l’humilité : « Merveille que je suis, merveille que tes œuvres. » Le souci de Dieu, c’est chacune de nos existences, il prend soit de chacun de nous. « Pas un cheveu de votre tête ne tombe sans la permission de votre Père. » Voyez les moineaux du ciel, votre Père s’en occupe, vous valez bien plus que tous les moineaux du ciel. »
« De nouveau, le propriétaire envoya d’autres serviteurs plus nombreux que les premiers ; mais on les traita de la même façon. » Finalement, il leur envoya son fils, en se disant : “Ils respecteront mon fils.” Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux : “Voici l’héritier : venez ! tuons-le, nous aurons son héritage !” Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Eh bien ! quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? »
On ne peut pas nier la réalité de Jésus de Nazareth, ni les traces de son œuvre sur toute la terre. Mais on laisse de côté son message et on affaiblit son influence, on fait taire ses témoins en les privant de ressources ou de liberté. Ou bien encore on disqualifie l’Église par des campagnes de calomnie. Cependant, en dépit des entreprises de déstabilisation de la foi, Jésus, rejeté des bâtisseurs, demeure la pierre angulaire et l’avenir du monde. « C’est l’œuvre du Seigneur Dieu, » surprenante, imprévisible, indiscutable, « une merveille sous nos yeux. » Dieu est le « propriétaire du domaine, » Jésus « son fils, » en qui il a mis tout son amour, en est « l’héritier. » A chaque instant nous pouvons discerner et juger ce qui fait du bien ou ce qui fait du mal à l’humanité ! Dieu attend les beaux fruits de la charité fraternelle. Quand nous sommes situés dans un tel amour, dans une telle bienveillance de Dieu, nous nous aimons les uns les autres.
On lui répond : « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il louera la vigne à d’autres vignerons, qui lui en remettront le produit en temps voulu. » Jésus leur dit : « N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux ! Aussi, je vous le dis : Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à une nation qui lui fera produire ses fruits.
Jésus vient au devant de notre détresse, il nous faut toujours bâtir un monde meilleur. Nous nous sentons écartelés, rejetés, mais Jésus nous manifeste sa présence. Par son Esprit Saint toujours à l’œuvre, il donne le royaume à son Peuple qui veut en porter les fruits. Là où le monde ne voit que ruines ou chantier à l’abandon, dans la lumière de la Parole de Dieu, nous apercevons une espérance. Le courage nous revient pour entrer nous-mêmes dans la construction de la maison de Dieu. Aujourd’hui, ce sont les pauvres qui se trouvent être « la pierre rejetée des bâtisseurs ! » Notre vie est un don étonnant que nous déployons dans l’Esprit Saint, car Dieu en est le maître.
Extrait du site http://www.pere-gilbert-adam.org