Il est heureux que les textes bibliques de ce dimanche nous parlent de la résurrection. Ces jours-ci, nous nous sommes rendus au cimetière pour un temps de recueillement et de prière. Beaucoup ont demandé que des messes soient célébrées pour ceux et celles qui nous ont précédés. Nous les confions tous à la miséricorde du Seigneur. Et bien sûr, nous n’oublions pas les victimes des guerres, de la violence et des catastrophes. Ce qui motive notre prière, c’est notre foi en la résurrection. C’est précisément cette bonne nouvelle que nous trouvons dans les textes bibliques de ce jour.
L’Évangile de ce dimanche nous montre Jésus face à des sadducéens qui ne croient pas en la résurrection des morts. Ils la refusent parce qu’elle n’est pas inscrite dans la loi de Moïse. Ils vont même jusqu’à la tourner en dérision. Pour mettre Jésus dans l’embarras, ils lui soumettent un cas absurde : une femme a eu sept maris, tous frères entre eux et qui sont morts l’un après l’autre. Et voici la question : « À la résurrection, cette femme, de qui sera-t-elle l’épouse ? »
La réponse de Jésus est double ; tout d’abord, il leur dit que dans l’au-delà, les relations conjugales et la génération humaine sont dépassées. Il n’est plus question de concevoir la vie future de manière terrestre et matérielle ; c’est ce que nous lisons dans l’évangile de ce jour : « Les enfants de ce monde se marient. Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne se marient pas, car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont fils de Dieu, en étant héritiers de la résurrection. »
Puis vient l’argument en faveur de la résurrection. Pour cela Jésus s’appuie sur la révélation de Dieu à Moïse : « Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob n’est pas le Dieu des morts mais des vivants. » À la suite de ces patriarches et de bien d’autres croyants, nous sommes tous appelés à une vie nouvelle que Jésus appelle le Royaume de Dieu. Ce monde nouveau n’est pas la continuation de celui dans lequel nous vivons actuellement. Il est tout autre. C’est de cela que nous devons nous rappeler chaque fois que nous nous rassemblons à l’église pour des funérailles et aussi chaque fois que nous évoquons le souvenir de nos défunts.
Ce trésor de la résurrection, nous ne pouvons pas (nous ne devons pas) le garder pour nous. Il nous faut le transmettre, le crier au monde entier. Au-delà de la mort, nous serons vivants en Dieu. Cette espérance doit nourrir notre prière, surtout en ce mois qui est consacré aux défunts. N’oublions jamais le Dieu des vivants. Il nous appelle tous à partager sa vie dès maintenant.
Jean Compazieu, extrait du site homelies.livehost.fr
Sources : Revues Feu Nouveau, Cahier prions en Église – Homélies pour l’année C (le Chemin d’Emmaüs A. Brunot) – Missel des dimanches et fêtes – François selon saint Luc