Homélie du 8ème dimanche du temps ordinaire

« Aucun homme ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent. » (Mt 6, 24). Servir, telle fut toute la vie de Jésus. Une vie donnée pour les autres. Une vie offerte pour le salut. Jésus n’a qu’un maître : son amour pour ses frères. A sa suite il nous invite à choisir la vie plutôt que l’esclavage.

Nous le savons bien, l’argent peut devenir un maître bien cruel pour celui qui se met à son service. L’argent peut devenir une prison pour celui qui ne vit que pour en avoir toujours plus. L’argent n’est ni bon ni mauvais s’il reste à sa juste place dans ma vie. Pour Dieu, l’argent est seulement un moyen et non un but.

L’évangile m’interroge ce matin. Pourquoi je vis ? Qu’est- ce qui guide ma vie ? Suis-je libre ou bien prisonnier de ma soif de posséder, de dominer ? Dieu m’invite à la liberté, cette liberté d’aimer, de servir. Il y a tant de sirènes dans notre monde qui nous content monts et merveilles. Dieu n’est pas dans le clinquant qui attire pour me perdre. Il est dans la discrétion d’un fin murmure d’une brise légère. Il faut avoir cette audace de ce désencombrer ; d’accueillir le silence dans ma vie pour entendre la voix de Celui qui veut m’appeler. Notre maître n’est pas un dictateur qui disposerait des hommes à sa guise. Notre Maître s’est livré entre nos mains pour que nous devenions libres. Tel est l’agir de Dieu. Rien de ce qu’il possède, il ne veut le garder pour lui. Il l’offre gratuitement. Venir à la rencontre de Dieu, c’est apprendre d’abord et fondamentalement la gratuité. Dans un monde où tout a une valeur marchande, nous sommes invités nous les chrétiens à redécouvrir la valeur de la gratuité dans notre vie. D’abord à l’eucharistie. Venir gratuitement sans autre but que de louer et célébrer le Seigneur qui nous rassemble. Le louer simplement parce qu’il est Père, parce qu’il nous aime chaque jour et que, jamais, jamais, il ne nous abandonnera.

« Est-ce qu’une femme peut oublier son petit enfant, ne pas chérir le fils de ses entrailles ? Même si elle pouvait l’oublier, moi, je ne t’oublierai pas. — Parole du Seigneur tout-puissant. » (Is). Croyons-nous en cette parole ? Croyons-nous Jésus lorsqu’il nous dit avant de rejoindre notre Père : « Et moi je serai avec vous jusqu’à la fin du monde ».

Seigneur, que l’assurance de ta présence à nos côtés nous aide à éloigner de nous l’angoisse du lendemain. Dans l’Evangile d’aujourd’hui, la parole de Jésus fait suite à la prière du Notre Père. « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ». Aujourd’hui, rien que pour aujourd’hui, donne-moi Seigneur ce dont j’ai besoin pour vivre, donne-moi l’essentiel, cet amour de ton fils, l’amour de mes frères. Seigneur tu as raison, à chaque jour suffit sa peine. Alors donne-moi de vivre chaque journée en te choisissant comme maître de ma vie, un maître qui veut me voir libre d’aimer et de servir. En toi seul mon Dieu le repos de mon âme.

Christophe FEREY

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