Décalage et déplacement …

Chaque dimanche, la communauté chrétienne est en décalage avec le rythme civil. Lorsque des activités sont prévues le dimanche, elles sont présentées comme arrivant en fin de semaine. La communauté chrétienne, au contraire, désigne le dimanche comme le premier jour de la semaine. Un autre décalage est perceptible dans ces derniers jours de novembre. L’année civile approche de sa fin, alors que la communauté chrétienne commence une nouvelle Année liturgique. Et à ce moment-là, le rythme civil provoque le décalage de donner l’impression que la fin décembre est arrivée. Pour nous s’ouvre cependant un chemin de quatre semaines, un chemin de patience, pour aller vers la fête de la Nativité qui n’est pas déjà là.

Ce décalage entre le temps civil et le temps chrétien est un appel à discerner le déplacement du cœur que propose l’Evangile. Dieu nous crée, Dieu nous interpelle, Dieu nous éclaire par sa présence. Quand le décalage est là par rapport à l’Evangile dans notre manière de réagir ou d’agir, Dieu patiente et continue de proposer à notre cœur de se déplacer vers l’écoute de sa Parole. Quand son peuple s’éloigne et se perd en chemin, Dieu patiente pour le laisser découvrir que sa guérison viendra du renouvellement de son acte de foi en cette présence.

Dieu patiente pour provoquer en nous le même déplacement du cœur que celui apporté par l’Ange à Marie et Joseph. L’Esprit saint est venu sur eux pour orienter leurs cœurs selon la volonté de Dieu. Lorsqu’il a su que Marie attendait un enfant sans lui, Joseph a d’abord envisagé de se décaler d’elle, discrètement. En réponse, Dieu lui a proposé de déplacer son cœur vers l’annonce de l’Incarnation : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés.» Mt 1, 20-21

Ainsi, avant d’aller voir sa cousine, Marie a d’abord visité Joseph pour lui apporter Jésus. Et Joseph a reçu Marie. L’acceptation du décalage que Dieu venait provoquer en les sollicitant ouvrait pour eux une perspective nouvelle. Dieu a déplacé leurs cœurs vers l’accueil de son Fils. Le recevant, Marie et Joseph l’ont ensuite porté dans la Création. Il en va de même pour nous aujourd’hui. Dieu vient toujours déposer son Fils dans nos décalages subis ou espérés, autrement dit dans les changements qui s’imposent à nous ou que nous suscitons.

Ces décalages, ces changements, Il nous appelle à les regarder selon l’Evangile, en déplaçant notre cœur vers son Fils. C’est son appel à la conversion, à la sainteté qui résonne à travers l’Année liturgique. En son commencement, les quatre semaines de l’Avent sont là pour éveiller, pour réveiller en nous un désir : « Amen ! Viens, Seigneur Jésus ! » Ap 22, 20

Le désir aura sa réponse dans l’annonce d’une présence. En nous apportant par Marie et Joseph, son Fils, Dieu déplace notre cœur vers une proclamation qui oriente alors notre chemin : « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde.» Jn 11, 27 Saint Temps de l’Avent                    

Mot de l’abbé Didier JACQUES, curé de la paroisse, extrait du site www.catholique-nancy.fr

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