Lc 23, 1-49 – Passion de notre Seigneur Jésus Christ

Cet évangile de la Passion est très violent, il dénonce beaucoup de lâchetés et de méchancetés. Jésus est trahi par son ami Judas, un des 12. Mais aussi par son peuple. Ce n’est pas l’occupant romain qui a voulu sa mort, mais ce sont les chefs des prêtres, qui ont retourné la foule contre lui. Des mensonges sont exprimés dans les accusations, et on préfère que soit libéré un meurtrier, Barabbas, plutôt qu’un innocent. Jésus est arrêté de nuit, encore par lâcheté, il sera fouetté, et surtout crucifié, sur la croix on continuera de le railler et il va mourir comme un grand criminel.

Face à cette violence, Jésus aura toujours une attitude d’amour, de miséricorde. Il est très heureux de partager sa dernière Pâque avec ses amis : « J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous avant de souffrir » leur dit-il. Ce qu’il fait les dépasse en leur partageant le pain et la coupe et en leur disant que c’est son Corps et son Sang, mais il a confiance en eux. Il a même confiance en Pierre qui pourtant va le renier. Il les invite à être comme lui au service des hommes, à ne pas chercher à être le plus grand et encore moins à se défendre par la violence. Jésus, au cours de son procès et de sa Passion, aura un regard de pardon pour Pierre, des paroles d’affection et de mise en garde pour les femmes de Jérusalem qui le suivent sur son chemin de croix. Il va confondre Hérode et Pilate qui seront complices de son exécution alors qu’ils savent qu’il n’y a pas de motif valable. Jésus demande le pardon à son Père pour tous et il va promettre le paradis à ce pauvre larron qui se tourne vers lui au bout d’une vie perdue.

Alors oui, il y a des signes qui font que le tableau n’est pas complètement noir, de la lumière se devine. Pierre aura des pleurs de repentir en croisant le regard de Jésus. Les femmes qui suivaient Jésus sont là, fidèles. La foule repartira de la croix en se frappant la poitrine. Tous n’ont pas été guidés par la violence et par la haine. Au fond de chacun et de chacune la conscience est en éveil. Le centurion fait un acte de foi en admirant l’attitude de Jésus. Joseph d’Arimathie est là pour prendre en charge le corps de Jésus, alors qu’il s’expose à l’opprobre de ses amis notables qui ont condamné Jésus.

La Passion nous renvoie au monde d’aujourd’hui. Nous sommes dans un monde violent et inquiétant. On ne s’occupe pas tellement de savoir qui est juste, mais plutôt qui a suffisamment les moyens pour avoir une vie correcte. Les autres sont mis de côté. On ne s’intéresse pas beaucoup à ceux qui souffrent de migrations, de mauvais logements, d’isolement. Jésus, lui, a pris la condition des plus démunis. Il ne donne pas seulement un enseignement tourné vers le partage, mais St Paul nous le dit, il s’est lui-même abaissé, a pris la condition de serviteur souffrant, obéissant jusqu’à la mort, à la mort sur la croix.

Jésus est sorti vainqueur et il est bien vivant. A nous de voir sa présence, ses signes de lumière dans notre monde, à travers les pardons donnés, les mains tendues, les dialogues pleins d’ouverture, les gestes de fraternité. A nous de vivre aussi, avec Jésus vivant en nous par son Corps et son Sang, à nous de vivre notre vie, notre foi, tous nos engagements avec Passion, comme lui.

Père Jean-Christophe, extrait du site https://paroissecolomiers.com/

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