Le P. Christian Blanc, assomptionniste considère que l’Evangile se reçoit dans la confiance. Découvrez sa méditation pour ce dimanche.
Une invitation ? C’est le mot que j’entends dans l’évangile du jour. Il émane du Christ en face de certains hommes, qui suscitent la confiance et ne l’honorent pas. Ils attirent vers eux, promettant le bonheur, celui du don de Dieu, de conduire au Seigneur. Mais en sont-ils capables ? Qui peut mener à Dieu avec pleine assurance ? Un homme, fut-il prophète ? N’est-ce pas plutôt le seul pouvoir de Dieu ? Ainsi parle le Christ : il n’est que Dieu lui-même qui puisse conduire à Dieu .Est-ce la vérité ?
Mais Dieu, comment fait-il ? Parle-t-il directement au cœur de chaque être ou par intermédiaires ? Ou encore, autrement ? Ceci tout à la fois et autrement encore. Car Il est venu lui-même, pour dire le chemin qui, de leur statut d’homme, fait passer les humains à celui de divin ; qui, pour être plus précis, fait aboutir l’humain jusqu’en sa plénitude de communion en Dieu.
Il est venu lui-même…
Que nous l’oublions vite !
Et en cet évangile, nous l’entendons nous dire qu’il est le seul berger pour garder les brebis, même s’il y en a bien d’autres qui se font passer pour lui. Sa méthode est toute simple : il aime les brebis. Laissons tomber l’image et sentons-nous concernés. Le Christ, parmi les hommes, se présente simplement : Il entre par la porte, sans fracturer les murs ou défoncer le toit. Il cherche aucunement à s’emparer par force, ni des uns ni des autres, à violer les consciences, à devenir un maître, par ruse ou par contrainte. Il dit : entendez, regardez, j’agis et je propose, et les simples discernent bien quelle est ma voix.
Cherchez-vous un berger ?
Quelqu’un de sûr, à qui confier votre bien le plus cher ?
Votre vie ?
Peut-on aller tout seul vers l’être de soi-même ? On est plus qu’on ne pense sous l’influence des autres. Avez-vous bien choisi celui qui vous conduit ? Quel est votre pasteur ? Peut-être est-ce un brigand dont parle Jésus-Christ ? (Jn 10, 1) Notre vie est bien trop grande pour la laisser conduire par un autre, un homme comme moi, alors que Dieu lui-même fit entendre sa voix dans une voix humaine et montra son visage. Sa voix, perceptible aujourd’hui, s’entend dans l’évangile.
Il n’y a qu’un seul berger ! C’est cela qu’il nous dit.
Dans la communauté organisée par Jean, fallait-il que déjà cela soit rappelé ? Les hommes, quand ils l’ont entendu, oublient vite que Dieu a pris visage humain pour amener chacun « se retrouver » en Lui.
Faisons confiance au Christ… et seulement à lui.
Il faut des responsables pour lancer sa Parole sinon, comme dit saint Paul, qui donc pourrait l’entendre ? Mais que ces responsables se tiennent à juste place. Celle-ci n’est pas centrale ! Ils sont les serviteurs de ceux qu’ils accompagnent et ils sont au service de Celui qui seul, peut, parce qu’il l’est lui-même, nous conduire à nous-mêmes en conduisant à Dieu.
Il est le vrai berger. Il est aussi la porte.
On ne peut conduire et aboutir à Dieu qu’en ne passant que par Lui ! En est-il parmi vous qui errent (déçus peut-être) dans l’enclos limité et fermé de ce monde et de leur propre vie ? En qui vaut-il la peine enfin de se fier ?
Confiance !
Est-ce une invitation pour éclairer la vie ?
Confiance ! Mais à qui ?
Conservons la question…
Extrait du site https://croire.la-croix.com