2e dimanche de l’Avent, année C, Homélie du Père Gilbert Adam

Jean, fils de Zacharie parcourut toute la région du Jourdain ; il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés,

L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode prince de Galilée, son frère Philippe prince du pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias prince d’Abilène, les grands prêtres étant Anne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, fils de Zacharie.

Luc nous donne des précisions qui nous permettent de comprendre le sens profond des événements dont il va parler, nous sommes en 27 ou 28 de notre ère. Depuis plus de vingt ans la Judée n’est plus qu’une province de l’empire romain. Tibère, l’empereur, est loin, mais le préfet Ponce Pilate administre le pays d’une main de fer. Quant au grand prêtre, Caïphe, qui est en place depuis dix ans déjà, c’est à sa diplomatie et à son astuce qu’il doit d’avoir gardé sa position, plus politique que religieuse. Les flambées de nationalisme sont sévèrement réprimées, et les fils d’Israël, humiliés par l’occupant, ne peuvent mettre leur espérance qu’en Dieu. Des communautés presque monastiques, regroupant des hommes, des femmes et des jeunes se sont créées çà et là non loin de la Mer Morte, et gardent les traditions ascétiques des Esséniens. C’est alors que « la Parole de Dieu fut sur Jean, fils de Zacharie, » dans le désert où l’Esprit Saint l’avait poussé. Les foules viennent à lui pour se faire baptiser. Dieu ne peut pas faire notre salut sans nous. Librement il nous a créés, avec notre liberté nous pouvons coopérer à son action. Nous entrons dans la visitation de Dieu chez nous. La naissance de Jésus est un événement dont Jean le Baptiste dans le secret a été témoin. « Préparez le chemin du Seigneur ! crie Jean le Baptiste. » Ainsi la gloire de Dieu sera répandue parmi les nations.

« Jean, parcourut toute la région du Jourdain ; il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans le livre du prophète Isaïe : A travers le désert, une voix crie : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route. »

Le baptême du Jourdain était donné par le jeune prophète lui-même, au nom de Dieu qui l’avait envoyé. La conversion était le présupposé indispensable : les disciples ne devaient pas se contenter de proclamer leur idéal, il leur fallait se détourner de leur vie pécheresse, s’orienter résolument vers Dieu pour accomplir sa volonté et se préparer au pardon des péchés qui ne manquerait pas de venir. « Frayez dans le désert la route du Seigneur. Tracez droit dans la steppe une chaussée pour notre Dieu ! » Que les routes soient vraiment droites, ce pourrait être que les structures de la société ne soient plus tordues, qu’il n’y ait plus d’oppression, mais l’espérance du messie qui vient. Nous sommes aussi exilés dans notre demeure, chez nous. Nous avons conscience des limites de nos familles et de nos communautés !

Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les routes déformées seront aplanies ; et tout homme verra le salut de Dieu.

En frayant dans le désert la route de Dieu, les pauvres d’Israël trouveront la route de leur propre liberté. Jean le Baptiste annonce : « Convertissez-vous car Il vient. » C’est imminent et il faut se mettre en route avec lui. C’est aussi le sens de l’Avent que nous vivons avec toute l’Eglise. Accueillir le Messie de Dieu à Noel, c’est accepter de partir avec lui. C’est prendre avec lui le chemin du retour. S’il vient parmi nous, c’est pour nous conduire au pays de l’amour du Père qui est le but du monde et de l’histoire des hommes. Dieu, en Jésus, est venu dans la chair humaine. La gloire de Dieu rayonne sur le visage de Jésus et chacun de nous peut désormais se laisser former par lui pour glorifier Dieu. Le chemin de Jésus est notre chemin, nous voulons accueillir le mystère de Dieu. Nous voulons le faire entrer dans notre vie, nos exaltations seront abaissées, les vallées de nos dépressions seront comblées, Dieu veut libérer notre vie. Cette route dont parle le prophète nous mène vers Jérusalem. Dieu va l’emprunter lui-même avec les pauvres, avec eux, il va traverser le désert.

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