Jésus nous invite à nous réjouir, L’annonce de sa Présence au milieu de nous, comme au milieu des publicains et des pécheurs, des pharisiens et des scribes est une parole, une parabole, qui nous invite à la réconciliation en nous révélant le vrai visage de Dieu notre Père : appel à la vie surabondante, source de notre joie.
Jésus réveille notre liberté. Dieu ne nous surplombe pas. Il ne lui est pas indifférent de nous voir osciller entre le fils prodigue révolté qui gaspille l’héritage en s’éloignant physiquement de son père et le fils aîné résigné qui le méconnaît par habitude.
Dieu est en quête de l’homme : il guette le retour de son fils cadet et court à sa rencontre et l’accueille dans une joie empressée il le revêt du plus beau vêtement, lui met au doigt le signe de l’alliance et désire associer toute la maison à cette renaissance, à cette reconnaissance, à ce passage de la mort à la vie, à cette résurrection. Le Père se donne tout entier et les biens qu’il nous confie pour notre vie ne font qu’exprimer son désir de partager sa vie surabondante.
C’est là sa joie parfaite, qui est celle de Jésus. Sa souffrance aussi de nous voir méconnaître son amour gratuit et sans condition source de toute joie.
Le Père sort de sa joie à la rencontre de son fils aîné qui refuse d’entrer. II le presse, le supplie, cherche à l’éclairer sur un amour qui unit et ne divise pas : « Toi, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi» ; révélation de l’amour qui habite tellement Jésus pour caractériser le Père que Jésus reprendra ces mêmes mots en s’adressant intimement au Père dans sa prière avant la passion.
Le cœur du Père ne s’accommode pas de ce qui va à l’encontre de son amour. Par son Esprit il œuvre sans cesse en nous et entre nous à la réconciliation. Saint Paul nous exhorte au nom de Dieu à nous laisser réconcilier par le Christ avec Dieu. Faire mémoire de la Pâque depuis Josué et le peuple d’Israël jusqu’à Jésus qui renverse la mort et le péché par son pardon – c’est nous engager à nous réconcilier les uns avec les autres dans un amour habité par les fruits de l’Esprit-Saint source de toute joie, paix, douceur, patience, miséricorde, bienveillance jusqu’à ce nous puissions dire avec St Paul : « ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi » !
Frère Jean-Marie, moine du Bec, extrait du site https://abbayedubec.org/
