Une scène d’un charme sans cesse renouvelé. Syméon et Anne accourent, pleins de joie. Elle semble s’amplifier d’elle-même cette joie avec l’étonnement de Marie et de Joseph. L’enfant apparaît comme revêtu d’une force extraordinaire, capable d’attirer quiconque dans la réjouissance.
Mais il nous faut peut-être faire un pas de plus et prendre conscience que cette joie, aussi bien pour Anne que pour Syméon, vient d’un cœur qui, avec l’âge, la perte, la vieillesse, s’est appauvri. Anne est une pauvre veuve sans recours. Syméon le déclare lui-même : il attend la mort, perdant tout de ce qui a fait sa vie.
La joie vient, en fait, de la pauvreté acceptée, offerte et, par-là, rendue capable et de demander et de recevoir, d’entrer ainsi dans un autre mode d’échange. Peu à peu, nous pouvons prendre conscience que notre vie n’est qu’une partie d’une vie plus grande qui, à la fois, nous appauvrit et nous enrichit.
Qui que nous soyons sachons nous inscrire dans cette attente, qui vient à nous jour après jour, qui nous donne de pouvoir recevoir le Seigneur qui vient à nous sous la forme d’un enfant, d’une fragile promesse. Recevons chaque appauvrissement de notre vie comme un progrès. Il nous ouvre à la possibilité de recevoir
Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite, extrait du site https://jardinierdedieu.fr/
