Marchons en pauvreté à la suite de Jésus…

Le Père nous relève de notre vision de la puissance. Il nous donne son Fils, nous donne accès à l’Esprit de Foi.

Reprenons le triangle qui dessine l’enjeu de toute liberté en ce monde : « ce que je veux », « ce que je peux », « ce qui s’impose à moi », pour considérer comment Dieu, Lui, est présent parmi nous, en ce monde. Dieu le Père s’exprime en ce monde par sa volonté d’amour et de salut envers lui. « Dieu a tant aimé le monde ». Cette volonté d’amour prend la forme d’une puissance, constituée par le don de son Fils Unique. « Il a donné son Fils unique ». Dès lors, le troisième sommet, « ce qui s’impose à moi », apparaît comme constitué par la liberté de l’homme, de « tout homme ». La résolution entre les deux sommets, le« ce que je veux » du Père et le « ce qui s’impose à lui » se fait grâce à la foi de l’homme au Fils : « Tout homme qui croit en lui ». La résolution n’est donc pas le fruit du Père mais le fait de notre propre réponse à ce qu’Il donne, à notre propre migration du Monde au Fils…

Cette manière d’être dans le triangle est à proprement renversant pour nous. La Puissance du Père est remise au Fils qui lui-même se livre à nous… Une puissance autre, qui n’impose pas mais qui appelle la liberté, la foi de l’autre. Le Père est infiniment plus que le Monde, le Fils est infiniment plus que le Monde dans leurs relations qui engendrent l’Esprit. Ils peuvent ainsi se risquer en pauvreté, en confiance, nous rendre libres comme eux-mêmes sont libres. Nous sommes grâce à eux plus que ce que nous faisons, que ce que nous pouvons dans le monde, nous sommes pures capacités à répondre à leur appel, capacités à avoir foi en l’Autre. Nous sommes nos ailes bien plus que nos racines. Voilà notre véritable identité. Nous sommes, nous aussi, plus que le Monde. « Celui qui croit en lui échappe au Jugement» du Monde.

Découvrons le lieu de notre véritable existence, habitons la joie du Dieu Trinité qui se réjouit, depuis toujours, infiniment de l’Autre… Marchons en pauvreté à la suite de Jésus, ouvrons nous au souffle de leur Esprit. Soyons ainsi nous aussi appel à la foi pour nos frères.

Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite, extrait du site https://jardinierdedieu.fr

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