3e dimanche de l’Avent A

Matthieu 11, 2-11
« Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »
Il est difficile de dire si le doute de Jean-Baptiste sur l’identité de Jésus est pour nous consolant ou terrifiant. L’annonce de la venue du Messie était toute sa vocation, contenait en elle tout le sens de sa vie, de sa personne même, elle était et reste ce qui le qualifie le plus profondément entre tous les hommes. Et voici qu’il a du mal à le reconnaître, peut-être parce qu’il est si différent de l’idée qu’il s’en faisait. Il avait pourtant lu, relu, et médité la Torah et les Prophètes, lui le dernier et le plus grand d’entre eux. Il connaissait probablement par cœur ce passage d’Isaïe que Jésus lui envoie en retour comme message. Il n’en est pas moins dérouté par ce Dieu à qui il a tout consacré, par la venue de ce Messie, par sa manifestation qui semble si lointaine de celle qu’il a annoncé. Aurait-il, même lui le plus grand des prophètes, des yeux pour ne pas voir, et des oreilles pour ne pas entendre, comme Jésus le reproche à ses contemporains, à la suite des grands prophètes de l’Ancien Testament ? Jésus est en effet obligé de lui remettre la réalité devant son nez, et de lui apprendre à être attentif à ce qu’il perçoit. Peut-être, surtout, le conforte-t-il dans la foi, foi dans les Écritures, foi en Jésus venu les accomplir, dont il a préparé la venue en annonçant la nécessité de se convertir. Au plus grand des prophètes n’a pas été épargné l’acte de foi de tout homme en ce monde pour accueillir l’incroyable, pour reconnaitre Dieu visitant son Peuple, à l’intime de notre humanité. La conversion, la méditation des Écritures, la foi au Christ qui vient selon sa promesse. Voilà l’œuvre de l’Esprit qui nous permet de reconnaître Dieu visitant son Peuple, s’approchant au cœur de nos vies. Des messagers sont là pour attirer notre attention. Et à notre tour nous sommes invités à devenir messagers, prophètes, pour nos frères. Si nos yeux et nos oreilles ont du mal à voir et à entendre, si nos cœurs ont du mal à croire, allons au désert rencontrer un Jean Baptiste, un grand frère dans la foi qui nous ouvre les Écritures.
Extrait du site http://www.abbayedemaylis.org

Cet article a été publié dans Ce site internet. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Faites-nous part de vos commentaires !